Fleur de vie

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mardi 12 mars 2013

Les pièges de l'enseignement

En préambule, je vais être honnête et franc, je n'ai pas encore pleinement vécu l'expérience de l'enseignement, et pour être cohérent avec l'article "Savoir ou Connaissance: que sommes nous?", je ne devrais pas me permettre de vous en parler, mais il y a des "subtilités" concernant l'empathie, l'intuition, la connaissance non activée etc... (sujets qui feront partis du 2eme article sur le sujet "Savoir ou Connaissance..."). Donc je vous le dis, ce qui suit est issu à la fois de ressentis par empathie et par résonance lorsque j'ai assisté à des stages, ateliers ou conférences, mais aussi des quelques expériences où j'ai voulu "enseigner" formellement quelque chose à quelqu'un.

Cela concerne l'enseignement classique formalisé et organisé, et pas un enseignement improvisé, donné sur l'instant.

Piège 0: flatterie de l'égo

Évidemment, enseigner, être celui qui sait, connait et transmet, cela caresse dans le sens du poil de notre égo. Et si on n'est pas vigilant, on peut très rapidement avoir "les chevilles ou la tête qui enflent" et ne plus "se sentir".
Ma façon de voir, qui a réglé cette question de façon personnelle, est la suivante: le savoir, la connaissance ne nous appartiennent pas; nous ne faisons qu'emprunter et partager; nous ne sommes que canal d'information; et même à ce niveau, le rythme de l'univers, sa respiration doit être respectée, on inspire et on expire en permanence le même air.

Piège 1 : ne pas ou ne plus s'appliquer ou mettre en pratique ce que l'on enseigne

Cela, je pense, que nous sommes nombreux à l'avoir déjà expérimenté. C'est un peu le "faites ce que je dis, pas ce que je fais". Il y a une tendance presque "naturelle" à ne pas s'appliquer ce que l'on enseigne car étant celui qui transmet, qui donne, on a l'impression d'être un maître en la matière, avoir une position supérieure, et que nous n'avons plus besoin d'appliquer.
Cela peut être le cas, mais il faut vraiment se poser la question en toute humilité.

Piège 2: la cristallisation, l'enfermement dans la forme

L'enseignement, généralement, oblige à un minimum de formalisation pour :
  • s'assurer que tout va être dit en temps et en heure
  • savoir où on en est à l'instant t
  • rendre le contenu le plus digeste et fluide possible
L'enseignement ainsi formalisé va pouvoir être répété plus facilement et plus "efficacement" MAIS, justement, par cette formalisation et cette répétition, il y a un fort risque de s'enfermer dans sa propre création et de ne plus être capable de voir ce qui existe à l'extérieur ou de remettre en question, d'actualiser le fond de l'enseignement. Il peut aussi s'ajouter :
  • une sorte d'instinct maternelle ou paternelle avec sa création en voulant qu'il reste tel qu'il est "éternellement"
  • une sorte de revanche avec la vie où on peut alors se créer un monde où on est le maitre et qu'on ne souhaite pas faire bouger pour quoi que ce soit, de peur de perdre cette "position"

Piège 3: tronquer l'information par pédagogie ou par simplification

Dans la formalisation de l'enseignement, on est souvent confronté à "Comment je vais expliquer cela". Et lorsque cela nous semble complexe ou compliqué, on passe parfois par des "raccourcis" ou des simplifications. Tout cela, bout à bout, peut déformer le contenu de l'enseignement d'origine. Et lorsque cela est répété et répété, on peut oublier le contenu original et on peut aboutir à un enseignement tronqué sans que plus personne ne le sache. Et si quelqu'un formalise alors cette enseignement "tronqué" en le simplifiant à son tour...

A mon sens, le seul moyen d'échapper à ces pièges est la conscience et la vigilance, mais cela est vrai pour tous les sujets ;)

Je vous souhaite un bel instant présent
Stéphane

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